Dans la série AA, on pourrait reprendre l'étude des privilèges de la ville et de leurs confirmations au cours des siècles, revoir la constitution, les droits et devoirs réciproques des communautés formant la Terre commune d'Embrun, suivre les travaux des assemblées des trois bailliages dits des montagnes, Gap, Briançon, Embrun, et ceux du simple bailliage d'Embrun
Dans la série BB, bien connue déjà par un certain nombre de délibérations reliées en volumes, on pourrait compléter par celles découvertes lors du classement des archives, étudier en particulier certaines périodes d'épidémies (1589 par exemple) où toute une organisation originale de la municipalité fut établie, revoir la question des modes d'élection consulaire, selon que les protestants avaient droit ou non d'être élus.
Dans la série CC, les anciens cadastres du XVe siècle n'ont encore jamais été exploités, et notamment un cadastre ecclésiastique; le problème de la taille due par les nobles et les ecclésiastiques, en raison d'accords anciens, serait à étudier complètement; et bien sûr, des éléments statistiques pourraient être puisés dans les rôles de tailles, pour l'étude de la population, des revenus, de la société. Pourraient aussi être mis en évidence les charges de la ville à travers les comptes consulaires, l'imbrication de ces comptes dans les comptes de tailles, entraînant des complications sans nombre, les moyens trouvés pour remédier aux endettements, les emprunts faits sur les particuliers, retranchés ensuite de la taille, les mélanges également entre les comptes consulaires, de taille et militaires. En découlerait aussi l'étude de la " charge " de collecteur, l'organisation des levées d'impôts. Enfin, à travers toutes les pièces de cette série, apparaîtraient de petits détails, non apparents dans le répertoire lui-même, mais relevés dans l'index de l'édition papier dès qu'il s'agit d'objets inhabituels ou peu courants.
Dans la série DD, c'est la question des forêts et des limites de la Terre commune qui semble la plus digne d'intérêt: les forêts, par l'ancienneté des documents qui s'y rapportent, les droits que les habitants y possédaient, les contestations entre les communes, ce qui entraînait régulièrement des actes de limitage dont certains sont très impressionnants par leur dimension, les contestations avec les religieux de Boscodon, en raison des anciennes possessions du Temple. Après les forêts, les ponts sur la Durance prennent grand place du fait de leurs fréquentes déprédations, les travaux divers effectués sur des bâtiments publics.
Dans la série EE, deux grandes pistes seraient à reprendre: celle des cavalcades dues par la ville d'Embrun au Dauphin tout au long du Moyen Age, sources de conflits du XIIIe au XVe siècle, celle des charges militaires supportées par la ville: un tableau des passages de troupes, avec chiffres à l'appui, fréquence des passages, conditions exigées, noms des régiments, routes suivies, troubles attesterait de manière évidente les énormes charges qui pesaient sur Embrun et les communautés de la Terre commune. Parallèlement apparaîtraient les conditions de vie du soldat grâce aux rôles de nourriture et de logements. Pourrait s'ajouter une étude des fortifications par les constructions et réparations fréquentes, de la contribution des diverses communautés à cette charge.
Dans la série FF, trois parties intéressantes se dégagent: l'organisation de la justice elle-même, avec les conflits de juridiction entre le Dauphin et l'archevêque d'Embrun aux XIIIe-XIVe siècles, les divers règlements de justice au cours des siècles, la question de la création d'un présidial au XVIIe siècle. Les procès, au Moyen-âge d'abord, avec l'archevêque notamment au sujet du château de Guillestre, avec le chapitre, avec 1e Dauphin pour des causes parfois mal définies mais que la lecture des documents permettrait d'élucider, avec les nobles et ecclésiastiques, avec les Jésuites, les communautés religieuses et laïques et surtout avec les particuliers endettés ou prêteurs. A travers ces procès apparaît une foule de renseignements de toutes natures. La police, intéressante surtout par les divers règlements énoncés plus que par les affaires elles-mêmes, de maigre importance.
Dans la série GG, la plupart des registres paroissiaux étaient déjà connus, mais quelques-uns ont été retrouvés lors du classement, du XVIe siècle notamment. Pourraient être précisés les rapports de la ville avec les communautés religieuses, aves l'archevêque. Dans cette série figurent également des documents de l'archevêché qui ont échappé à l'incendie de 1794. C'est là aussi que sont classées les pièces relatives aux protestants, à l'enseignement, à l'assistance qui, sans être d'intérêt primordial, éclairent bien ces différentes rubriques, notamment pour les épidémies, fréquentes à Embrun, du fait peut-être de la présence des soldats.
Dans la série HH, la place la plus importante revient aux foires anciennes d'Embrun, les règlements y attenant, les privilèges, les conflits avec les communes voisines de Guillestre, Baratier, Briançon. Mais le commerce en général, la place faite aux étrangers mériteraient aussi d'être étudiés. De même pour l'agriculture, les règlements divers, les états dressés apporteraient des compléments nouveaux aux connaissances acquises.
Dans la série II, ce sont les papiers provenant de l'archevêché qui offrent le plus grand intérêt, du fait de la destruction du fonds en 1794. Mais figurent aussi, dans cette série, des actes notariés, de familles, des papiers du chapitre qu'on ne peut ignorer.
Toutes les pièces antérieures au XVe siècle, pour l'ensemble de ces séries, sont analysées intégralement, alors que, pour les siècles suivants, les pièces sont réunies en articles analysés globalement.